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OUVRAGES DISPONIBLES

Plusieurs livres sont disponibles à la consultation. Découvrez la liste des ouvrages : 

Florence Peltier

Florence PELTIER

« La polisseuse de marbre à domicile en Belgique de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle »

La conservatrice du Musée du Marbre de Rance apporte ici une contribution intéressante à l’étude d’un métier souvent méconnu, la polisseuse de marbre à domicile. Il n’y a pas de marbre au sens géologique (une roche carbonatée métamorphique) dans nos régions mais les calcaires de Wallonie et du Nord de la France sont polis pour les faire briller. C’est valable notamment pour le petit-granit et par exemple, il y avait des polisseuses à Maffle aux chantiers Casterman et Demeuldre. L’article de Florence Peltier concerne la région de Rance dans des villages comme Froidchapelle, Montbliart ou Barbençon. Il peut être élargi aux villages marbriers du Nord de la France. Ces polisseuses sont souvent les femmes ou les filles des ouvriers travaillant dans les marbreries ou plus près de nous, à Basècles. Le travail à domicile leur donne la possibilité de s’occuper de leurs enfants et du ménage.  Elles transmettent souvent leurs connaissances à leurs filles. Elles polissent des pièces diverses comme des pendules, des garnitures de bureau ou de cheminées…Elles sont payées à la pièce sans contrat de travail et donc souvent à la merci du contremaître ou du patron. Le travail est considéré comme un appoint pour les revenus de la famille mais le travail de la polisseuse est très mal payé, notamment par rapport au revenu des hommes censés apporter le revenu principal. Il subsistera jusqu’à la première guerre mondiale.   Jean-Pierre Ducastelle 

Jean-Marie CAUCHIES

Histoire d’une ville Soignies

Une équipe de chercheurs a rédigé sous la houlette de Jean-Marie Cauchies, une histoire de Soignies. Celle-ci  accorde une belle place aux carrières à côté d’études savantes consacrées au Moyen Âge, à la vie religieuse, au patrimoine ou à l’évolution sociale ou politique.

Francis Tourneur s’est intéressé à la Géologie de Soignies, le substrat lithique « (p. 43-51). L’analyse du gisement révèle les carrières qui exploitent la pierre bleue appelée « petit-granit » et qui se développe à Soignies au 18e siècle après Feluy, Arquennes et Ecaussinnes. Soignies a connu grâce aux carrières un développement industriel, d’abord au sud-est de la ville puis au nord-est (« le Nouveau Monde »).

 Le développement des carrières est analysé par Isabelle Sirjacobs qui met en évidence les carrières Wincqz dont la famille arrive à Soignies à partir de Feluy. On connaît cette entreprise grâce à lithographie parue dans La Belgique industrielle au milieu du 19e siècle. La fusion avec les carrières Gauthier sera suivie de la mise en place en 1990 de la Société anonyme des Carrières de la Pierre Bleue belge qui a absorbé la Carrière du Clypot à Neuville et qui en 2008 a ouvert un nouveau site d’exploitation au Tellier des Prés aux limites de Soignies, Ecaussinnes et Braine-le-Comte. Au « Nouveau Monde », on note le développement des Carrières du Hainaut qui occupe 160 hectares et  donne du travail plus de 400 ouvriers à la fin du 20e siècle. Les fours à chaux et les chantiers de taille sont des activités liées au travail de la pierre.

Michel Mary consacre une étude originale sur La pierre de Soignies en concurrence : enjeux économiques et débats parlementaires (pages 311-327). On connaît le développement de la concurrence entre la pierre bleue et les pierres étrangères, les pierres blanches de France au 19e siècle, la pierre asiatique ou irlandaise au 20e siècle. Les maîtres de carrières s’organisent à partir de 1863 et constituent des associations pour défendre leur matériau, par exemple la Société de vente de petit granit belge en 1909. Leur action incite les hommes politiques à réagir et l’auteur analyse les interventions des parlementaires régionaux appartenant aux différents partis politiques : par exemple le socialiste Jules Mansart, le libéral Gustave Paternoster ou le catholique Léon Mabille. Les syndicats défendent également la pierre locale. Des actions sont entreprises par la ville de Soignies pour la mettre en valeur : expositions, journées de la pierre bleue… L’installation du Pôle de la Pierre vient prolonger ces actions, notamment par le développement de la formation.

Un bel ouvrage qui est une mise au point précise de nos connaissances sur cette ville hennuyère liée au travail de la pierre.

Philippe gemis<br />

Philippe GÉMIS et Jacques VANDENBROUCKE

Archives récoltées par l’ASBL Pierres et Marbres de Wallonie sur l’extraction et le travail de la pierre en Wallonie et à l’étranger, préface Francis TOURNEUR, Namur, Service public de Wallonie, Ediwall, 2023 (Archives régionales, inventaire, n°6

L’association « Pierres et Marbres de Wallonie », créée en 1990, a été constituée par un groupe de maîtres de carrière à l’instigation du gouvernement wallon.  Elle a mené des actions importantes de promotion de la pierre régionale en Belgique et à l’étranger. Le géologue Francis Tourneur en a été le secrétaire régional de 1992 à 2022. Cette association a réuni une documentation constituée de livres, de revues et de documents iconographiques. Les ouvrages et revues ont été confiés à la bibliothèque centrale du SPW. Les fonds iconographiques ont été transférés aux archives. Un inventaire précis a été établi.

Cet ouvrage rassemble les documents relatifs aux carrières et au travail de la pierre :  photographies et cartes postales, villages et monuments de Belgique et d’Europe, les papiers à en-tête de Belgique et de l’étranger, les actions et obligations, les documents promotionnels, les planches imprimées et lithographies, les documents officiels, les reportages photographiques (surtout de l’entreprise de Merbes-Sprimont en 1929-1930). Notons encore la présence de quelques outils et d’œuvres d’art. La publication n’est pas seulement un inventaire mais elle publie de très nombreux documents sur le travail de la pierre.                 

Francis TOURNEUR 

«  Les métiers dans les carrières de pierres bleues en Belgique à travers le XIXe siècle » dans Ludovic LALOUX , Stéphane PALAUDE et Arnaud PÉTERS (dir.), Métiers d’autrefois, tome 2 Ressources du sous-sol, Valenciennes, Presses Universitaires,  2020, p. 13-28.

Francis Tourneur, longtemps animateur de Pierres et Marbres de Wallonie présente ici une synthèse de l’évolution du travail dans les carrières de pierre bleue de Wallonie. Le métier a évolué au cours du 19e siècle avec l’introduction de la machine à vapeur (à la fin du 18e siècle) qui a permis l’exhaure de l’eau et mis en branle les scieries à lames (les armures) et les treuils. L’électrification intervient à la fin  du 19e siècle. Après 1880, le fil hélicoïdal a amélioré les techniques de débitage mais a aussi entraîné des progrès dans l’extraction, longtemps manuelle avec des coins. L’auteur illustre ses propos à partir des exemples de Soignies (Pierre Joseph Wincqz) et de Sprimont (Mathieu Van Roggen). Les carrières ont développé aussi le matériel de transport avec les grues à vapeur et les ponts roulants. Ceux-ci servent au transport sur le chantier mais s’introduisent aussi pour lever les blocs extraits modifiant ainsi l’organisation du siège d’extraction. Le métier de tailleur de pierre est resté purement manuel jusqu’au 20e siècle alors que les rocteurs ont vu évoluer leur travail avec la mécanisation et l’introduction du fil ou des marteaux perforateurs. Parfois considérés comme évoluant lentement, les métiers pratiqués dans les carrières de pierres bleues ont cependant été transformés pendant tout le 19e siècle et ils  poursuivront leur modernisation au 20e siècle. Cet article rend bien compte de cette évolution.

Jacques vandenbroucke

Jacques VANDENBROUCKE

« Au pays de la chaux. Histoire des carrières de Seilles-Andenne (XVIe-XXe siècle) » dans les Annales de la Société Archéologique de Namur, T. 96, 2022, p. 240-288.

Jacques Vandenbroucke, historien responsable des archives du Service public de Wallonie travaille depuis 1985 sur les carrières de la région d’Andenne, spécialement du village de Seilles. Son travail a été présenté dans le beau livre qui célèbre le groupe chaufournier Carmeuse à l’occasion de son 150e anniversaire (1860-2010). Il est encore revenu sur le sujet dans le volume Patrimoine, les Mélanges qui m’ont été offert à l’occasion de mon 75e anniversaire (pages 763-789). Il étudie ici l’évolution géographique des exploitations et l’histoire de celles-ci sur les deux sites de Seilles, « Prâles » et « Tamaka ». Il fait la distinction entre les carrières privées et les communales. C’est l’occasion d’évoquer la personnalité de l’écrivain Jean Tousseul (Olivier Degée :1890-1944) qui a travaillé dans ces carrières comme ouvrier et comme employé. Cette pierre calcaire a été exploitée pour la taille mais au 20e siècle, elle servira surtout à produire de la chaux. Aux 5 ou 6 carrières du 19e siècle a succédé une seule exploitation en 1913, la société des Carrières et fours à Chaux de la Meuse devenue Carmeuse par après. Elle perdra cependant, en 1922, les carrières communales cédées à Gustave Brison, un exploitant d’origine sonégienne.

Les luttes sociales de la fin du 19e siècle ont amené le développement du mouvement syndical socialiste. Celui-ci joue un rôle politique dans la commune après l’instauration du suffrage universel au lendemain de la Première Guerre Mondiale, ce qui explique la mise au point d’un cahier des charges plus favorable aux travailleurs et au service public dans les carrières communales. On découvre aussi les dangers de l’exploitation du gisement avec la poudre. L’accident survenu le 30 mars 1934 laisse 5 morts et un blessé grave. La mécanisation se développe après la deuxième guerre, à tous les stades de la fabrication. Carmeuse a absorbé toutes les petites entreprises subsistantes. Jean-Pierre Ducastelle.

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